une balade le long de la cote

KItty se baladait le long de la cote, songeuse. Elle avait fini sa journée au bar et la nuit commençait à tomber. Ce soir encore , elle devrait arpenter les rues sombres de port royal, armée de son katana. Voler encore voler , toujours voler. Telle était sa vie depuis deux ans. Depuis que "Monsieur", puisque c'était ainsi qu'elle l'appelait, l'avait laissée seule.
En pensant à lui , une larme coula sur sa joue. Elle l'essuya vite. Elle n'était pas du style à faire dans le sentimental. Mais une question lui torturait l'esprit depuis un certain temps: où était il donc partit? Elle ne le saurait peut être jamais.Elle s'assit au bort de la falaise et se mit à chantonner le refrain de la seule chanson douce de son répertoire. celle avec laquelle elle avait obtenue son boulot au bar.

Ne laisse pas couler les larmes
De ton passée
Elles ne doivent pas couler
Si c'est un "au revoir"

Au revoir... C'était se que ses amis lui avaient dit quand ils s'étaient fait engager dans la marine royale. cela faisait un ans jour pour jour qu'ils étaient partit... Un ans jour pour jour qu'elle s'asseyait au bort de la falaise tous es soir et qu'elle scrutait la mer dans l'espoir de les voir revenir ... Elle se sentait seule. Elle avait beau s'être fait un nom au port, elle était toujours "the black girl". Ce comportement , c'était un peu sa carapace de survie qu'elle s'était forgée au fil du temps. Mais maintenant que tous ses amis était partit , la carapace se fissurait de toutes parts.

*Vous avez intérêt à revenir les mecs parce que sinon ça vas barder !*

Soudain, elle entendit du bruit derrière elle. Elle sortit son katana. Mais voyant la cause du bruit, elle éclata de rire.

C'est toi qui fait tout ce bruit? Étonnant pour un chat de cette taille...

En effet ,c'était tout petit chat blanc et très maigre. Il était dans le rosier derrière elle et jouait avec une rose blanche comme lui! Kitty pris le petit chat dans ses mains. Elle avait beau avoir un sale caractère ,elle n'en aimait pas moins les bêtes Elle l'observa de plus près. Il n'avait pas de tatouage . Juste un petit collier rose mais abîmé et sans nom...Elle en déduit donc que le chaton était une fille!

Tes maîtres t'ont abandonnés?

le chaton aquiessa d'un miaulement bref.

Comme moi... Comment pourrai je t'appeler?... Je sais Rose! En l'honneur de l'endroit où je t'est trouvée!

Elle sourit et posa le chaton sur ses genoux. Il s'endormit. N'osant pas le réveiller , elle resta la à le contempler. Une petite tache blanche sur son pantalon noir. Elle savait se qu'allait dire les gens du port quand ils saurait la nouvelle.

Une rose blanche pour la demoiselle en noir...

Première partie du plan: cacher la carte au trésor. James réfléchissait à ce plan depuis quelques jours déjà. En quittant les lieux de son dernier forfait, il avait décidé de s'attaquer à la haute société de la prochaine ville qu'il croiserait. Seulement voilà, il n'avait pas tardé à réaliser qu'il se dirigeait vers Port Royal. S'attaquer à la noblesse de Port Royal était trop dangereux pour lui. Il commençait à être connu dans ce coin du monde et s'attaquer à une proie aussi grosse aurait à coup sûr signé son arrêt de mort. Si il était découvert pour ce qu'il était dans cette ville, il aurait droit à la pendaison, ou pire. La perspective de rallumer les feux de l'inquisition et d'être brûlé comme sorcier par ces crétins incultes l'enchantait encore moins que le gibet.

Néanmoins il devait composer avec un autre impératif: sa bourse lui pesait de moins en moins dans sa poche. S'il voulait mener la grande vie plus de quelques jours, il lui faudrait bien trouver une source de revenue. Hors il se sentait incapable de vivre chichement avec ses économies et encore moins de trouver un travail honnête. Pourquoi donc s'abaisserait-il à vivre comme le commun des mortels après tout? Non, il devait monter un stratagème et profiter de la générosité d'un pauvre naïf pour continuer à vivre comme la noblesse d'antan.

C'est ainsi qu'il avait planifié ce qu'il nommait pour lui-même l'opération "carte au trésor". Et la première étape était en passe de s'accomplir. Il avait acheté une carte des mers de la région, y avait ajouté de fausses indications et l'avait fait vieillir par un procédé chimique simple. Ainsi il disposait de la pièce maîtresse de son plan qu'il avait placé dans un coffre décoré de têtes de morts et autres artifices explicites dont il avait usé le bois avec un procédé similaire. Maintenant il devait enterrer le tout dans un endroit le plus lugubre de la côte. C'est pour ça qu'il avait choisi de voyager de nuit, malgré les risque.

Mais il se pensait relativement protégé, en effet il avait opté pour un déguisement de moine. Un déguisement fort simple somme toute. Il s'était contenté de passer une grande pèlerine usée sur ses épaules, l'avait serrée à la taille par une corde élimée et avait ôté ses bagues et autres bijoux. Ainsi camouflé et dans la pénombre du soir même un oeil averti le confondrait avec un respectable homme d'église ayant fait voeux de pauvreté. Une cible trop sacrée pour les uns et trop peu intéressante pour les autres. Il n'avait aucune chance d'être attaqué et ce malgré la charrette que traînait derrière lui un âne qu'il s'était vu offrir lors de sa dernière halte. Au pire il abandonnerait tout ce matériel si un quelconque spadassin tentait de le dévaliser. Il portait sur lui sa bourse et le fameux coffre. Tout le reste, déguisements, accessoires, miroirs, mécanismes et autres artifices pouvaient être achetés, trouvés ou bricolés plus tard.

Il pensait avoir trouvé le bon endroit pour enterrer son coffre et compléter ainsi la première phase de l'opération: un arbre tordu par le vent au milieu d'un champs de pierre sur lesquelles la lune projetait une lumière lugubre. Le parfait endroit pour cacher un objet magique, ou prétendu magique. Il s'arrêta et alla jusqu'à son chargement pour prendre une pelle. C'est alors qu'il entendit le refrain, la chanson poussée par une jeune fille inconnue de l'autre côté de cette petite colline. Il ne pouvait pas la voir mais le son de sa voix lui indiquait sa présence avec une certitude douloureuse. En effet il devait en être de même pour elle: si elle ne le voyait pas, le grincement des roues de la charrette et les sabots de l'âne avaient du l'alerter dès la fin de sa chanson. Il était repéré!

Mais il savait improviser, sinon il n'aurait pas survécu jusque là. Il devait faire vite. Il fit arrêter son âne et se jeta sous la bâche qui cachait son matériel. Là il ne mit pas plus d'un instant pour trouver ce qu'il cherchait: un petit coffre en bois fin fermé par un crochet. A l'intérieur des fioles remplis de liquides de différentes couleurs. Il se saisit de celle qui contenait un liquide vermillon, rouge. Il la secoua en la renversant deux fois pour mélanger la limaille de fer et le fluide pourpre puis enleva le bouchon en liège. Il fit couler une goutte du mélange dans ses doigts et les passa sur la paume de sa main pour en apprécier l'effet: l'odeur et la couleur du sang. Un stratagème grossier mais qui pourrait être suffisant avec un peu de jeu d'acteur et à la faveur de l'obscurité. Il réitéra l'opération sur son visage plusieurs fois tout en surveillant que personne ne venait. Finalement il jeta ce qui restait de faux sang sur la bâche. De toute façon il n'avait pas le temps de le ranger. Ainsi déguisé en moine mutilé, il se saisit de son coffre et courut vers le sommet de la colline à la rencontre de la personne qui l'avait sans doute déjà repérée. L'avait-elle entendue fouiller dans sa charrette? Son déguisement serait-il assez convaincant de près? Sa victime agirait-elle comme il l'espérait? Il devrait jouer de chance dans les prochaines secondes pour ne pas compromettre son plan. Une fois en haut de la colline, il commença à boiter et à émettre des sons gutturaux, semblables à ceux d'un mourant. Le piège était tendu.

Un bruit la sortit de ses pensées. On aurai dit que quelqu'un était entrain de mourir. Elle regarda son chat qui dormais paisiblement. Ce n'était donc pas lui qui avait fait tout ce bruit quelques instants auparavant. Elle regarda autour d'elle. Quelqu'un approchait. Elle s'arrêta un instant sur cette personne. On aurai dit un moine . Elle posa le chaton à terre et couru pour lui porter secours. Mai, en s'approchant de plus près , elle eut un mauvais pressentiment . Le moine était il vraiment ce qu'il paraissait être? Dans son enfance au port, elle avait appris à se méfier de tout le monde. Elle porta la main à son katana .

*mais non Kitty ce n'est que l'effet de ton imagination. Arrête de voir l mal partout*

Mais elle ne rangea pas son katana . Elle le dissimula derrière elle . Il avait une drôle d'allure se moine tout de même... Elle se demanda même si cet homme était vraiment un moine. Il avait beau avoir les même vetement qu'un moine, le coffre qu'il avait avec lui ne semblait pas venir d'une église. Elle le regarda de plus près. Quelle ne fut pas sa surprise en apercevant des têtes de mort dessus. Ce coffre semblait très vieux et avait du appartenir à des pirates . Alors peut être que cet homme était un pirate? Elle allait bientôt le savoir...

Elle arriva à la hauteur du moine . Elle s'aperçut alors que le "pauvre " homme boitait. Elle se décida à lui adresser la parole mais pas ce à un homme mourant ( pour voir sa réaction).

Bonjour monsieur. Comment allez vous? Vous avez besoin d'aide?

N'attendant pas de réponse, elle enchaîna:

Votre coffre me parait bien lourd , voulez vous que je le porte?Ne vous inquiétez pas je ne vous le prendrait pas!

Le poisson était ferré, parfait. Mais le plus dur restait à faire: remonter la ligne. Il fallait faire attention pour ne pas casser le fil, il n'avait droit qu'à une seule chance. James ferma les yeux un instant et prit une dernière inspiration en tant que Jim Elliot, à cet instant il tuait cette personne, l'effaçait momentanément de son esprit, oubliait ses tics et ses expressions caractéristiques et à la place de Jim Elliot il invoquait le Père Anselme, un moine qui avait été attaqué par des bandits et qui devait remettre un coffre de la plus haute importance à un certain...peu importe à qui, il inventerait ce détail plus tard, sa capacité d'improvisation avait ses limites. Il rouvrit les yeux et se surprit à faire une prière pour la réussite de sa supercherie. Il n'était pas croyant mais le Père Anselme, ce personnage qu'il venait d'inventer devait forcément l'être. Il était un peu magicien, en quelque sorte, la magie du théâtre. Il s'avança en continuant à bouger comme s'il était blessé et s'approcha de la jeune femme. C'était le moment critique, son visage était déformé par une douleur imaginaire et sa voix étouffée par des blessures qui n'existaient pas. Il espérait que les tâches de merbromin crédibiliseraient son jeu d'acteur, qui était, il s'en félicitait assez excellent compte tenu du fait qu'il n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre de rôle. Il tendit la main dans sa direction et lui lança un regard désepéré. Le geste fit tomber le coffre qui roula, plus par l'effet de la pente de la petite colline que par un phénomène magique, aux pieds de Kitty:

Haa, ha, le coffre...tellement précieux...je, je vais...mourir...

Expliqua-t-il en tremblant avant de tomber par terre. Il savait qu'il hésiterait s'il devait se laisser tomber sur ce sol caillouteux en risquant de s'assommer voir même de se tuer bêtement. Aussi il opta pour une méthode plus radicale, il marcha sur sa pèlerine qui traînait par terre, provoquant une chute parfaitement naturelle. Jim le savait d'expérience, parfois une prise de risque pouvait être plus efficace que la plus naturelle des simulations. Une fois à terre, il ne doutait plus d'avoir plus que jamais l'air d'un mourant. Il tendit encore la main vers son poisson et poussa un râle roque pour lui signifier qu'il était encore en vie. Soit la pitié la poussait à essayer de l'aider, soit l'avarice et la curiosité la poussait à s'enfuir avec le coffre. Dans les deux cas il aurait fait une belle prise. Pas vraiment un gros poisson mais du menu fretin qu'il accrocherait sur son hameçon avant de relancer sa ligne.