Enfin !
Ses deux pieds joints percutèrent dans un bruit sourd la terre ferme après s'être libérés du pont du bateau, sa voix résonna dans le port silencieux, sombre, seulement éclairée par le clair de Lune, son corps fatigué par une dure journée de récurage commença à déambuler.
Le capitaine du Royal était déjà partie depuis un certain temps ainsi qu'une bonne partie de l'équipage mais Jordan, elle, avait du finir de nettoyer le pont pourri par ces foutus porcs de pirates. Et vas-y que ça se gouinffre, et vas-y que je me coupe les ongles n'importe où, et vas-y que je nettoie le canon de mon arme sous ton nez...Vivement qu'elle en soit une à part entière et qu'elle arrête de récurer leur "merde" ! Il fallait vraiment qu'elle tente de percer, mais en matière de combat ou autre elle se faisait encotre trop discrète, et ce, non pas à cause de la timidité -cela la fille de poissonnière ne connaissait pas- mais elle ne se sentait pas encore prête. Puis cela ne faisait qu'une semaine que la jeune femme avait embarqué sur le Royal.
Jordan sentit un sentiment de mélancolie l'envahir profondément quand elle passa proche de son ancien quartier, proche de la forgerie... D'ailleurs, la jeune femme ne put s'empêcher de se planter d'une allure raide et perdue devant l'ancienne forgerie qui partait en morceau... Un soupir de souffrance intérieure émana de ses lèvres tandis que ses yeux trouvèrent refugent sur un point invisible du sol.
Jordan repensait à la fois à son père qui avait travaillé ici, mais autant au vieux forgeron.
* Ca y est, il est mort. *
Pensa-t-elle rudement comme si elle esseyait de se prouver qu'elle était capable d'avoir un certain recul face à la mort...mais le déchirement qui poussa son coeur au bord des lèvres affirma qu'elle n'y arrivait pas.
Jordan était persuadée de son décès car le vieillard n'aurait jamais laisser sa forgerie tomber en ruine ainsi, même sur son lit de mort...coriace le vieux !
Elle se promit d'éviter de s'attacher une personne pour ne pas qu'elle tombe raide comme...aucune comparaison possible...et meurt sous ses yeux. En bref, une asociale...Non, peut-être pas, elle ne voulait et ne pouvait plus rien prendre au sérieux, quite à être irresponsable, ce qui lui permettait d'avoir un grand recul.
La jeune femme déboussolée face au bâtiment reprit ses esprits d'indifférente et traça sa route...
J'ai faim, moi !
Au moins, cela était dit...Certes, elle parlait toute seule et pour rien dire, mais c'était sorti.
Elle continua donc à avancer pour s'engouffrer dans la ville.